<< Je suis originaire de la Suisse. Depuis que je suis né, j’ai toujours vu des gens trier leurs déchets, traiter sérieusement, composter . >>
Il y a 10 ans, j’étais dans une colocation à Paris. J’en ai eu assez de jeter tout ce qui pourrait se composter. Je n’avais pas tellement envie d’acheter des produits existants. Ils étaient en plastique et encombrants. J’ai commencé à bricoler moi-même des prototypes.
C’est intéressant d’apprendre comment fonctionne la matière organique, comment se transforme le sol. Après 4-5 mois lorsque la terre est vivante (champignons, bactéries, etc.), on peut intégrer de la matière animale (peau de saucisson, os de poulet, etc.). Moi je le fais à une échelle très simple, celle de la planète : le rapport animal/végétal : 5%. À partir du moment où on comprend comment c’est fabriqué, on fait un design qui convient à cela.
J’ai fait des composteurs qui permettent de composter vraiment en appartement, avec lombrics, sans lombric, en prenant le minimum de place, puisque c’est le principe de base, on enlève le maximum d’eau et on fait en sorte que le compostage n’ait pas besoin de trop d’espace ni de trop de manipulation. Le but du jeu c’était vraiment que le parisien, dans des endroits très denses, ait un objet sympathique, qui ne soit pas en plastique mais plutôt dans les codes des objets d’intérieur, c’est à dire en tissu, en bois, comme un meuble, et même temps peu cher et fabriqué dans Paris.
À Paris on découvre plutôt des gens qui n’en ont rien à faire, et un système est fabriqué pour que les gens restent paresseux. C’est très important : c’est là où on a inventé l’utilisation de la poubelle, la grande rotation des déchets … C’est important de comprendre comment les grandes villes ont organisé le système des déchets. « Qu’est-ce qu’il y avait avant ? » Car avant il y avait déjà une économie circulaire mais elle était improvisée, c’était un système informel. Et donc si on veut redonner le pouvoir au citoyen de s’occuper lui-même de ses déchets, s’il faut faire comme une espèce de grand saut dans le passé pour comprendre comment avant c’était réglé avant que l’État s’en occupe. Donc j’ai eu toute cette réflexion mais sinon je n’ai pas un parcours dans la botanique ou ingénieur agronome. J’ai fait des études de journalisme et de philosophie.
Mon système permet en quelque sorte de décentraliser le compost, et donc oui je suis sensible aux questions « politique » d’intégration de mon outil dans le système global de gestion des déchets dans les villes. Cette décentralisation s’inscrit selon moi dans une démarche écologique. Contrairement à d’autres fluides ou d’autres flux de transport, la matière organique il faut la décentraliser.
Quel est ton défi du moment et comment peut-on t’aider ?
Le produit que je fabrique peut concerner des collectivités ou des particuliers. Je suis une toute petite entreprise et le problème c’est que les collectivités elles font appel à des grosse entreprises. Mon problème c’est d’aller parler aux collectivités en disant êtes-vous au courant que les gens veulent vraiment faire quelque chose, ils n’attendent plus forcément un service global. L’objet composteur est à la charnière de ces deux entités : les particuliers en train de changer, et les collectivités. M’aider à rencontrer dans différents circuits des gens pour considérer un système où la logistique disparaît.
Quel est ton rêve pour la startup d’ici 5 ans ?
D’avoir convaincu des villes de ce que le compostage peut alléger dans la gestion des déchets. J’ai d’autres projets liés à la captation de carbone dans les déchets types cagettes de bois. Le matériau bois m’intéresse beaucoup. Lié au compostage car pour le compost on a besoin de copeaux de bois. Je récupère dans Paris des copeaux d’ébénistes et ça aide mes clients composteurs à composter.
Compost Urbain est l’un de nos participants au bootcamp entrepreneur Future of Waste qui aura lieu en septembre. Visitez notre site régulièrement pour rencontrer les autres entrepreneurs qui seront présents !
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